• Blizzard

    Réveil. Difficultés. Se lever. Prendre ces cachets. Faire son lit. Prendre une douche. Accélérer.

    Manger des céréales et boire du jus d'orange. Se connecter, recevoir ces mails, écrire. Faire des papiers administratifs, passer le balai, trouver un but. Faire un gâteau, des crêpes ou des pan cakes. Ouvrir l'ordinateur, zoner, passer le balai, écouter la radio.

    Sortir faire des courses, faire à manger, occuper son cerveau, ne pas se noyer. Et puis regarder le soir arriver...

    Se regarder dans la glace, mettre son débardeur préféré, déodorant et parfum. Colliers, boucles, veston. Recevoir un texto, prendre ces clefs, enfiler des chaussures, sortir. Boire, marcher, danser, hurler, oublier. Voir des gens, leur sourire et puis mourir. Nouveau verre, nouvelle danse. Oubli, noyade. 

    ...

    Réveil. Indécision, appartement inconnu. Jus d'orange, thé, douche, retour chez soi. Balai ordinateur ménage gâteau repas brosse à dents ordinateur discussion coup de téléphone psychiatre médecin maquillage collier texto dehors verre musique discussion oubli noyade verre alcool alcool alcool clope mec femme baiser oublier musique.

    Réveil, nouvel appartement... Sortir fuir.

     

    Et puis décider de hurler. Ce soir tu hurles tu en veux à la Terre entière. Tu les hais tous et surtout tu te détestes toi. Tu hurles ces mots qui te pèsent, ta peur panique de l'abandon, de ta propre noirceur, de la déraison. Ton besoin d'affection et de reconnaissance tu leur jettes à la figure et tu décharges de ce poids dont tu ne veux plus. Tu réclames une oreille pour tout dire et une épaule pour pleurer sans honte. Une personne qui t'écoute qui sera toujours là pour toi. 

    Tu hurles ton absence de courage, ta cruauté, ta politesse maladive, ton optimisme débile, tes réflexes à la con, tes accès de colère, ta culpabilité bidon, ta sexualité en vrac et tes fantasmes tordus. Tu avoues ta peur panique des autres, ta mesquinerie sournoise, tes regrets, tes erreurs, mes névroses, tes obsessions, tes méta-obsessions ta phobie de la douleur, de la perte, du suicide, de la dépression.

     

    La dépression... Ce truc incompréhensible qu'est vachement bien planqué, que personne ne voit où qu'ils ne veulent pas voir, qui fait peur, qu'est peut être un peu contagieux après tout. Alors me touche pas. Surtout me touche pas et puis me parle pas. Moi je veux être heureux alors lâche moi avec ton malheur !


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :